Direction le Sud-Ouest pour cette édtion, avec Toulouse, le Canal du Midi, Carcassonne, l’Ariège… et surtout le cassoulet, fil rouge absolu de ce voyage d’octobre 2023.
Quatre jours de vélo, environ 250 kilomètres, trois cassoulets mémorables, et une philosophie simple : bien manger, bien rouler, et dormir sans chichis. Promis cette page n'est pas sponsorisée par ibis budget.

Comment arriver à Toulouse depuis Paris
Départ très matinal : 6h03 à Montparnasse pour prendre le TGV. Ça pique, clairement, mais au moins l'arrivée à 10h30 à Toulouse permet de commencer la journée assez tôt. Comme le TGV est limité en place vélos, nous avons cette fois-ci loué dans une boutique appelée Le Petit Cyclo qui a su rendre un service tout à fait convenable.
L'autre option est de prendre l'intercités Paris-Toulouse prend lui un peu plus 6h30, à condition d'être patient ça peut constituer une solution pratique qui permet d'embarquer son propre vélo.
Étape 1 : Toulouse → Castelnaudary (62 km)
Une fois les vélos récupérés, première mission graillou chez Les Filoches, un petit restaurant qui revisite le burger. Deux anciens bouchers aux manettes, de la viande bien travaillée comme le porc à la bière, des recettes simples mais efficaces. Excellent point de départ avant d’attaquer la route.
On quitte Toulouse en longeant le Canal du Midi. Les platanes forment une allée presque hypnotique, le revêtement est assez roulant, bien que pas toujours gourdroné. C’est joli, paisible, et peut-être un poil monotone, mais au moins c'est parfait pour se mettre en jambes.
Pause baignade bienvenue au lac de la Ganguise, dans un décor un peu aride et désertique. L’eau fait du bien, surtout en plein mois d’octobre sous un soleil encore bien présent et avec les 28°C.

Arrivée à Castelnaudary en fin d’après-midi. Notre point de chute, situé dans une zone commerciale en bord de grands axes, n’est clairement pas là pour le charme. Mais ce n’est pas ce qu’on est venus chercher. Direction Chez Marty, juste en face, pour un premier cassoulet absolument fabuleux, et très copieux. Le serveur nous prévient dès le départ qu'il va falloir finir, sinon c'est le déshonneur. À l’époque, l’adresse n’a pas encore décroché son titre de “meilleur cassoulet du monde”, qui viendra en 2024, mais à la première bouchée, on sent déjà que quelque chose de sérieux se joue dans l’assiette.

Pour la nuit, ibis budget Castelnaudary, littéralement à deux pas. Et ici, petite déclaration d’amour assumée : à condition qu'ils soient récents, bien entretenus, et qu’on arrive à choper des chambres triples, les ibis budget sont parfaits pour le voyage à vélo. Peu de matériel à transporter, un confort largement suffisant, et des prix imbattables.
Étape 2 : Castelnaudary → Carcassonne (40 km)
Réveil tranquille et retour immédiat sur le Canal du Midi. Les kilomètres défilent vite, on prend le temps de s’arrêter aux écluses, d’observer les péniches, de profiter du calme matinal.
Avec seulement 40 km au programme, on arrive à Carcassonne dès la mi-journée.

Déjeuner au Pas Sage, une adresse de tapas très quali, située juste en dessous de la Cité. Bonne nouvelle et hasard du calendrier : le gérant nous annonce qu’on tombe pile le bon jour : le soir même, un événement organisé par l’AOP Minervois se tient dans la rue du restaurant. On décide qu'on reviendra le soir même gouter le cassoulet en même temps que les vins de la région.
L’après-midi est entièrement consacré à la visite de la Cité de Carcassonne. Difficile de ne pas être impressionné par ce lieu hors norme, ses remparts et son histoire. Ancienne place forte gallo-romaine devenue bastion médiéval, la cité a traversé les siècles avant d’être sauvée au XIXᵉ siècle par l’architecte Viollet-le-Duc, qui lui a redonné son allure actuelle. Le niveau de préservation du site est vraiment remarquable et il mériterait vraiment d'être plus connu.

Le soir, comme convenu, dégustation de nombreux vins du Minervois, ambiance festive et conviviale, avant de retourner au Pas Sage pour notre deuxième cassoulet. Excellent lui aussi, même si celui de la veille reste solidement en tête. Nuit, encore une fois, à ibis budget Carcassonne. La routine s’installe, toujours pas déçus.
Aparté : le cassoulet
Impossible de traverser la région sans en dire un mot. Le cassoulet, c’est une affaire sérieuse. Haricots lingots, confit de canard, saucisse de Toulouse, c'est très simple, et pourtant Castelnaudary, Carcassonne et Toulouse se disputent la paternité de la version “authentique”. Point culture générale : le mot cassoulet vient de la cassole, le récipient en terre cuite vernissé qui est utilisé pour sa cuisson.

Étape 3 : Carcassonne → Rieucros
Changement d’ambiance, on quitte le Canal du Midi pour une route plus vallonnée, plus sauvage.
Pause déjeuner à Mirepoix, à une pizzeria catastrophique : une pizza jamais-vu, avec des légumes râpés sans saveur, à la texture croquante, gravée à jamais dans les souvenirs depuis. Voyant que je cale assez rapidement, la patronne m'assène un "il me demande une pizza printanière mais il aime pas les légumes" ... Pierre, lui, trouve carrément un élastique dans la sienne, record battu.

La journée se termine heureusement beaucoup mieux au Domaine de Marlas, à Rieucros. Une superbe propriété, ancienne ferme rénovée du début du XIXᵉ siècle, nichée au cœur de l’Ariège. Grandes chambres, calme absolu, petite partie de Mölkky, et piscine pour se détendre après la route.
Le soir, obligés de retourner, à Mirepoix pour regarder France – Italie pendant la Coupe du monde de rugby. Victoire écrasante, ambiance parfaite, retour nocturne heureusement sécurisé grâce à la voie verte (Véloroute V81) qui relie Mirepoix à Rieucros.

Étape 4 : Rieucros → Toulouse
Dernière journée de ce voyage. Gros pique-nique improvisé à Nailloux, où on arrive à la boulangerie Aux Fins Gourmets à peu près 5 minutes avant sa pause du midi. Repas à la bonne franquette bien comme on les aime.

L’après-midi, retour progressif vers Toulouse et retrouvailles sur la fin avec le Canal du Midi. À l’origine pensé comme une voie commerciale pour relier l’Atlantique à la Méditerranée et éviter les longs détours maritimes, il fait partie d’un ensemble avec le canal de la Garonne, formant une liaison fluviale continue entre Bordeaux et Sète qu'on appelle le Canal des Deux-Mers et qui se décline aussi en parcours vélo avec la Véloroute 80. Aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le canal offre des berges ombragées et un tracé paisible, parfaits pour le vélo.
Une fois les vélos de location rendus, balade dans la ville rose, puis apéro chez Chez Tonton, dangereuse institution étudiante où pastis et autres alcools coulent à flot.
Dernier dîner du séjour à La Santine pour un ultime cassoulet. Encore une fois très bon, si ce n'est excellent, mais verdict unanime pour celui de Chez Marty à Castelnaudary, qui reste notre grand vainqueur du voyage. Dernière nuit à ibis budget Toulouse, pour le coup un peu moins récent, un peu moins agréable, mais fidèle au poste.

Le lendemain matin, train retour vers Paris de bon matin. Le Graillou Tour Cassoulet Edition s’achève avec une certitude : le cassoulet, c'est tout sauf surcôté. Nous reviendrons.












