Entre galettes et marées

La Bretagne, ses galettes, son cidre, son beurre, ses plages, ses marées.

Cette édition du Graillou Tour, sur cinq jours complets, nous a fait partir de Brest, tout à l’Ouest, puis nous sommes redescendus dans le Finistère en passant par Douardenez et Concarneau. Enfin, nous avons tracé en direction de Lorient dans le Morbihan puis de Vannes d’où nous sommes repartis en train.

Retour sur 300 kilomètres magiques, marqués par des paysages époustouflants, des repas délicieux et des rencontres sympathiques dans la Bretagne qu’on aime.

Itinéraire du voyage

Comment arriver à Brest depuis Rennes ou Paris ?

Lorsqu’on part à six en voyage à vélo, prendre le train n’est pas toujours une mince affaire. Dans notre cas, la solution qui s’offrait à nous pour rejoindre Brest était la suivante : prendre le Ouigo version “Train classique” depuis Paris. Directement hérités des trains Corail, on est assez loin de la vitesse d’un TGV, puisqu’il faut 4h pour atteindre Rennes. Mais par contre, le nombre de places pour les vélos non démontés est largement supérieur à ce qui est prévu dans les TGV, qui sont souvent limités à deux pauvres bicyclettes.

Nous avons donc fait un premier trajet Ouigo Paris → Rennes d’environ 4h, puis nous avons pris le TER de Rennes jusqu’à Brest qui dure lui 2h20. Soit quasiment 6h30 de train pour relier notre point de départ, ce qui est effectivement assez long, mais quelque part inévitable.

Étape 1 : Brest → Le Faou (35km)

Réveil matinal pour un départ à 7h58 de Paris Austerlitz et une arrivée vers midi à Rennes.
Heureusement, nous avons pu faire un petit stop à l'Épi de Blé devant la gare pour nous envoyer les premières crêpes de sarrasin du séjour en attendant de prendre le TER direction Brest, où nous arrivons vers 17h.

La première galette d'une longue série

Au vu de ce timing un peu serré, nous n’avons malheureusement pas le temps de visiter Brest, qui est pourtant la deuxième plus grande de Bretagne après Rennes, ce sera pour une prochaine fois.
Nous filons direction le Faou, commune classée Petite Cité de Caractère qui se trouve au cœur du Parc Régional Naturel de l’Armorique dont elle abrite le siège. Sur la route, nous croisons des automobilistes à la recherche de leur toutou qui a décidé de se faire la malle. Heureusement, nous prenons leur numéro et les rappelons dès qu’on tombe dessus quelques minutes plus tard.
Arrivés au Faou, nous dégustons des moules frites à l’Entrepopotes, un petit restaurant sympathique, avant de passer une nuit reposante à l’Appart 17 (pour le 17 rue du Général de Gaulle), juste au-dessus de l’Immobilère du Faou.

Le QG du Faou

Étape 2 : Le Faou → Cap Sizun (70km)

Deuxième jour sous un grand ciel bleu, ça fait toujours plaisir car ça n’est jamais garanti, même pour un mois de juin, sur les terres bretonnes.

On quitte Le Faou de bonne humeur et on attaque la traversée du pont de Térénez, cet immense ouvrage de 2011 suspendu au-dessus de l’Aulne. La vue est vraiment spectaculaire et impressionnante : mieux vaut ne pas avoir le vertige.

Pause déjeuner à Douarnenez, port légendaire pour tout réel amateur de sardines. Un bon Breizh Cola bien frais remet d’aplomb, il parait qu'il s'en écoule 5 millions de botuteilles chaque année. Le kouign-amann du dessert aurait pu nous clouer au sol, mais les mollets ont tenu bon pour l’après-midi.

Le kouign-amann

En fin de journée, on atteint Cléden-Cap-Sizun et le gîte “Vacances à l’École”, une ancienne école reconvertie par Stéphane et Ludivine. Accueil aux petits oignons, ambiance comme à la maison. Sur leurs conseils, direction la petite plage de Pors Théolen : la baignade y est revigorante et très rafraîchissante. Une petite buvette perchée nous fait de l’œil, mais malheur à nous : ici, c’est cash only.

Le soir, on s’installe au Pilleur d’Épaves, un resto en plein air comme on les aime : vin blanc, cidre, crumble de sardine et la détente inimitable de la fin d’une bonne journée de vélo. Une vraie parenthèse conviviale avant de filer à la Pointe du Van. Là-bas, la lumière de fin de journée éclaire la Pointe du Raz, un des endroits les plus emblématiques du Finistère, juste en face. Le panorama est à couper le souffle, presque irréel, avec l’Océan à perte de vue.

Étape 3 : Cap Sizun → Concarneau (95 km)

Troisième jour et grosse étape au programme. On quitte notre école au petit matin, après un petit déjeuner copieux.

Premier grand arrêt à la Pointe de Penmarc’h, repérable de loin grâce au phare d’Eckmühl. Construit à la fin du XIXᵉ siècle et haut de 65 mètres, il domine l’océan d’un air tranquille mais impressionnant. Du haut de ses 307 marches, on imagine la vue sur toute la baie (nous n’aurons pas le courage d’y monter). Pause déjeuner juste en dessous, à la crêperie Ar Men Gwen, au menu pour changer : galettes au blé noir, impossible de s’en lasser.

L’après-midi, on file vers le sud et on traverse le pont de Cornouaille, vers Bénodet. L’endroit est superbe : on surplombe l’Odet, cette rivière qu’on surnomme la plus belle de France”, et c’est vrai que la vue est incroyable, avec les bateaux de plaisance en toile de fond.
En continuant notre route, arrêt improvisé à la Cidrerie Maison de Perguet, producteur-récoltant passionné qui prend un grand plaisir à présenter ses nombreux cidres. Plaisir bien évidemment partagé quand vient le moment de cidrater avant de repartir pour les derniers kilomètres.

On pose enfin les vélos à “L’Usine du Centre-Ville”, chez Misha, un appart bien cool et pratique. On mange sur place, fatigués mais heureux après ces 95 kilomètres avalés.

Pas de fatigue qui soit

Étape 4 : Concarneau → Lorient (55km)

On démarre la journée par un petit tour dans la Ville Close de Concarneau, cette cité fortifiée du XVe siècle perchée sur une île au cœur du port. Les remparts offrent une belle vue sur les bateaux et les façades bleutées de la vieille ville. Le genre d’endroit où on pourrait flâner des heures, mais la route nous attend.

On longe ensuite la côte jusqu’à Moëlan-sur-Mer, joli bourg au charme tranquille. Pause ravitaillement à “La Cambuse, une petite épicerie de village comme on les aime : étagères pleines de produits du coin et accueil bienveillant. On improvise un pique-nique devant le parc de l’église, à l’ombre d’un grand tilleul.

L’après-midi se déroule sans encombre, entre champs, rivières et petits reliefs. Arrivée à Lorient en fin de journée : une douche rapide à l’hôtel et on repart aussitôt vers la plage de Locqueltas, à Larmor-Plage. Le soleil tape encore, l’eau est fraîche, la baignade parfaite. On s’installe ensuite en terrasse à “L’Abri Côtier” pour un verre bien mérité, les pieds encore sablonneux.

Le soir, dîner à la Tavarn Ar Roue Morvan, une vraie taverne bretonne à l’ambiance conviviale. On y goûte le chouchen pour la première fois, cet hydromel breton à base de miel fermenté. Un peu sucré, un peu traitre, mais parfait pour clore une journée ensoleillée. Rires, verres qui s’entrechoquent et fatigue heureuse : encore une belle journée de Graillou. Repos au Brit Hotel, un peu vétuste et pas incroyable mais les vélos sont bien au chaud dans un parkign.

Dégustation de chouchenn

Étape 5 :  Lorient → Vannes (61km)

Dernière journée de ce Graillou Tour breton. Direction Vannes, au cœur du Morbihan et point final du voyage, pour attraper le TER vers Rennes avant de rentrer sur Paris. On se réveille avec toujours cette météo idéale et un grand ciel bleu qui continue de nous accompagner. Pour éviter un long détour à vélo autour de la rade de Lorient, on choisit un moyen de transport parfaitement local : le bateau. Quelques minutes de traversée suffisent pour nous déposer à Port-Louis, face à Lorient, et lancer cette ultime étape en trichant un peu.

La suite de la journée est une vraie promenade. On roule passant par Plouhinec, puis on franchit la rivière d’Étel. Après ça, le paysage change doucement : passages forestiers autour de Ploemel, avec des routes ombragées, mais malgré ça une chaleur qui commence à bien se faire sentir.

Pause déjeuner à Auray, au port de Saint-Goustan, ancien port de pêche et de commerce où Benjamin Franklin, à cause de vents contraires, a dû débarquer en 1776 pour convaincre la France de soutenir l’indépendance américaine. Aujourd’hui, c’est surtout un endroit superbe, avec des quais animés et un grand nombre de restaurants pour nous régaler. On s’attable à la crêperie Le Yac’h, et où l’on sert des galettes servies bien “kraz”, ce qui signifie qu’elles sont fines et croustillantes. Mention spéciale pour le Breizh Dog, une version pimpée de la galette-saucisse à grand renfort de crème à la moutarde et d’oignons confits.

Il reste alors une vingtaine de kilomètres pour rejoindre Vannes. L’énergie est là, mais on sent que le voyage touche à sa fin. À l’arrivée, petit détour par l’épicerie fine Maison Bravaat, une belle adresse qui propose des produits 100 % maison. Je repars avec une pâte à tartiner bretonne amande, chocolat noir et sarrasin, souvenir parfait pour prolonger un peu le Graillou à la maison.

Vannes marque la fin de l’aventure. On pose les vélos, direction le TER, puis le TGV vers Paris. Bilan personnel : 10 galettes sur 5 jours, fera mieux la prochaine fois. Kenavo !

Pause ombragée du côté de Ploemel

En bref

Nombre de nuits : 4
Du 14 au 18 juin 2025
En itinérance de Brest à Vannes
Distance : 320 kilomètres
Dans l'assiette : Galettes de sarrasin
Dans le verre : Cidre
Dans la mémoire : La Pointe du Van

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